Carles Sindreu (1900-1974) naît à Barcelone au tout début du XXesiècle. Il collabore à la presse sportive catalane des années 20, où il publie notamment des portraits-calligrammes de joueurs de tennis. Son premier livre, Radiations et poèmes (1928), présente, aux côtés de poèmes facétieux et insolites et de calligrammes, des aphorismes proches des « greguerías » de Gómez de la Serna : les radiations.

Si son univers poétique apparaît d’abord comme essentiellement urbain, il se tourne progressivement vers les paysages de la région du Vallès, comme en témoigne son deuxième livre, Le klaxon et la route (1931), sous-titré « Journal d’un humoriste », où il présente de nouvelles radiations, assorties de courts poèmes et de petites histoires. Il publie en 1933 ses premiers poèmes écrits entre 1915 et 1920, sous le titre Derrière la vitre, avec une postface poétique de J.V. Foix et un avant-propos de Carles Riba. Il y met en scène un imaginaire urbain et résolument moderne, avec un humour inquiétant, que Sebastià Sánchez-Juan n’hésitera pas à qualifier plus tard de « diabolique ». Il publiera encore un livre de poèmes en 1960, Les figures de crèche de l’Ametlla del Vallès, et le roman Monsieur Joanet du Guinardó en 1954.

Boris MONNEAU

(Revue Les Hommes sans Epaules)

Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules

Dossier : J.- V. FOIX & le surréalisme catalan n° 60